Éditions Ligne continue, romans et thrillers, littérature et voyages

Éditions Ligne Continue

Voir le catalogue de 17 romans

Voir la version normale du site

Chair amie

Chair amie de Gil & Pivano aux Éditions Ligne Continue

de Gil & Pivano

Voir tous les romans de Gil & Pivano

Livre 20€   -   eBook 4,99€

Tout commence par un séjour de rêve à Istanbul. Mais Sibylle est kidnappée dans le Grand Bazar et ne réapparaît que trois jours plus tard, amnésique et meurtrie au plus profond de sa chair. On lui a volé un rein. De retour chez elle à Paris, elle décide de mener sa propre enquête afin de lutter contre la dépression qui la menace. Comme un long cauchemar sans fin, sa vie tout entière bascule alors et s’effondre. Peu à peu, une vérité horrible se dessine… Découvrira-t-elle qui la traque ? Qui lui a volé son rein ? Et surtout qui elle est vraiment ?

Livre 20€   -   eBook 4,99€

Voir le catalogue de 17 romans

Photographie du voyage ayant inspiré le roman Chair amie de Gil & Pivano

Voir les photographies du voyage ayant inspiré le roman

Chair amie

Soudain, la lumière s’éteignit. Un silence oppressant flotta alors dans le noir, laissant vite la place à une clameur d’angoisse qui, se propageant de proche en proche, enfla si vite qu’elle se transforma en un vacarme assourdissant. Une panique généralisée se répandit comme une traînée de poudre le long des couloirs et des galeries couvertes.
Dans un tumulte bruyant, une bousculade fiévreuse, les gens cherchèrent à se diriger vers les quelques sorties visibles, guidés par la luminosité provenant de l’extérieur. Ils en oublièrent de tenir fermement leur sac contre leur corps et de protéger leurs poches contre l’intrusion opportuniste des pickpockets à l’affût de la moindre occasion.
Loin des grandes portes, loin de la lumière, au cœur de l’obscurité, la fuite était impossible. Tels des animaux aveugles pris dans les mailles d’une nuit sans lune, ceux qui se trouvaient prisonniers des ténèbres s’agitèrent et gémirent. L’écho de leurs cris d’effroi retentit sous les hautes voûtes.
Blotti derrière une pile de tapis, l’homme n’attendait que cet instant. Il se redressa d’un bond, bousculant au passage un touriste figé dans le noir. Il sauta sur sa proie, lui planta une seringue minuscule dans le cou, et, sans attendre que son corps ne s’affaisse comme une poupée de son, il l’entraîna vers sa cache.

Juste avant que la lumière ne s’éteigne, il avait croisé son regard. Il y avait lu de la répulsion, de la peur aussi. La répulsion lui était égale. Mais la peur, il aimait ça !

Le temps était compté dorénavant. Le produit n’agirait que pendant quelques dizaines de minutes. Juste la durée nécessaire pour rejoindre le repaire.

Il courait maintenant dans les allées, sa forte corpulence lui permettant de forcer le passage au travers de la foule des badauds terrorisés par la panne de lumière. Il devait quitter les lieux au plus vite, déjà quelques échoppes offraient des havres de sécurité autour de lanternes à huile allumées en urgence.

L’homme cachait son visage sous ses coudes relevés et maintenait son panier, dans laquelle sa proie reposait cachée à la vue des passants, en équilibre sur ses épaules massives. Il atteignit enfin une sortie. La clarté du jour l’éblouit. Il marqua une pause, clignant des yeux. Sa proie ne bougeait pas. Il ne ressentait aucune agitation sur son dos. Uniquement le poids réconfortant du corps engourdi.

Il n’était pas très loin du lieu où on l’attendait. Il marcha d’un pas décidé au milieu de la rue, les yeux baissés sur les pavés. Arrivé devant la porte d’entrée, il jeta un regard furtif autour de lui, avant de frapper la séquence de coups convenue. La porte s’ouvrit immédiatement et il s’engouffra dans la pénombre.
Il descendit quelques marches d’escalier et déposa enfin sa charge sur le carrelage. Avec un sourire gourmand, il se saisit de sa proie et l’étendit sur une dalle surélevée. Il laissa ses mains caresser le corps offert… Il aurait voulu poursuivre seul, mais les autres arrivèrent aussitôt.
Le chef lui jeta un ordre bref et il dut leur laisser sa proie. Il le fit de mauvaise grâce, grognant des insanités, et sa frustration le faisait baver comme un animal atteint de la rage. Il rejoignit le chef et le suivit dans une petite pièce où il s’accroupit près de lui, l’œil rivé sur un mouchard. Sa récompense. Son bonus en plus du salaire qu’il toucherait quand tout serait terminé. Et il les vit s’acharner sur sa proie !

Ils étaient trois, habillés de vert, un masque sur leur visage ; des gants recouvraient leur main et une drôle de coiffe enserrait leurs cheveux.

Il ne perdit aucune miette du spectacle lorsqu’ils dévêtirent sa victime pour l’allonger ensuite sur un drap d’une blancheur immaculée. D’un coup, une lumière violente illumina la scène. Malgré la douleur qui frappa son cerveau, il ne cligna pas des yeux, fasciné par la grâce du corps offert.
Elle était là, allongée sur le dos, si proche et pourtant inaccessible. Elle ne lui appartenait pas. Peut-être une autre fois…

Il lui sembla qu’elle ouvrit les yeux un court instant, juste le temps pour qu’une expression d’étonnement ne se fige sur son visage, avant que l’un des trois ne la pique de nouveau, avec une seringue similaire à celle qu’on lui avait donnée pour l’amener ici.

Puis, il vit le groupe s’affairer autour d’elle. Du sang coula sur ses cuisses, entre ses jambes, imbibant le drap blanc, le maculant de taches rouge qui noircissaient peu à peu, au fur et à mesure que durait leur manège…

Trois jours, plus tard, il revint chercher sa proie. Elle était toujours inconsciente. Mais habillée de nouveau. Le chef était là, il ne pouvait pas désobéir. Il aurait tant voulu se l’approprier. En grognant de dépit, il la plaça dans son panier, chargea le tout sur ses épaules et se dirigea vers la sortie.
Il marcha dans le quartier, cherchant un endroit propice. Aucun ne semblait lui convenir. Comme s’il voulait retarder le moment de la séparation.

Soudain, il sentit un tremblement dans son dos. De légères secousses ébranlaient son panier. Elle était en train de se réveiller.
Il posa son fardeau dans l’encoignure d’une porte. Il s’accroupit, masquant de son dos large ses mains qui renversèrent le panier. Sa victime roula sur les pavés.

Elle ouvrit les yeux.

Il croisa à nouveau son regard.

Une nouvelle fois, il y lut un mélange de peur et de révulsion auquel venait maintenant se mêler de l’étonnement et de l’incompréhension…

Pourquoi avais-je la sensation d’avoir du coton dans les oreilles ?

M’étais-je cognée la tête en tombant ?

Étais-je en train de rêver tout cela ?

Ou bien était-ce la réalité?

Voir le catalogue de 17 romans

Photographie du voyage ayant inspiré le roman Chair amie de Gil & Pivano

Voir les photographies du voyage ayant inspiré le roman

Livre 20€   -   eBook 4,99€

Pour nous contacter

CAPTCHA Image   

[ Cliquez ici pour voir une image différente ]